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Mastering : les bases

Le mastering est la dernière étape cruciale de la production musicale, où un mix est affiné pour atteindre une qualité sonore optimale. Le mastering vise à équilibrer les fréquences, ajuster les volumes, et assurer que le morceau sonne bien sur divers systèmes de diffusion (enceintes, casques, radios, etc.). Les bases du mastering incluent la correction de l’EQ, la compression, la limitation et le dithering, des étapes qui ajoutent cohérence et uniformité à l’ensemble de l’album ou de la piste.

Qu’est ce que le mastering ?

Tout d’abord, qu’est-ce qu’un Master? Il s’agit d’un enregistrement audio principal qui sert de produit de référence utilisable pour la distribution physique et la diffusion. Le mastering se situe en dernier dans le processus de production, après le mixage. Les éléments utilisés lors de ces deux étapes sont similaires. Cependant, la différence se situe dans le fait que les différentes pistes originales traitées individuellement lors du mixage sont ici regroupées et traitées sous forme d’un élément unique. L’objectif de cette étape est d’harmoniser le rendu final. Ceci est fait dans le but d’avoir un son cohérent et impactant. Le master doit également avoir une homogénéité quel que soit le système d’écoute. Qu’il s’agisse de sa voiture, en soirée ou sur des enceintes de monitoring.

Avec la démocratisation des plateformes de streaming, un des objectifs du mastering est de normaliser le Loudness des sons traités. Chaque son doit être ressenti aussi fort que possible. Ceci est d’ailleurs problématique de l’avis de la plupart des ingénieurs du son car monter le niveau global de volume se fait au détriment de la dynamique, et dénature un peu le son.

Tout d’abord, un peu d’histoire. Le mastering dans le sens où on l’entend est né aux alentours des années 50. Jusqu’aux années 90, avant la création des DAW modernes, celui-ci était réalisé entièrement à l’aide d’outils hardware. Le coût nécessaire à la réalisation d’un bon mastering était donc extrêmement élevé. A ceci s’ajoute le fait qu’un bon master nécessite une oreille extrêmement objective et entraînée.

Comment est il réaliser son mastering ?

Le mastering est une succession d’étapes (aussi connue sous le nom de chaîne de mastering). Cette chaîne est différente en fonction de chaque track, mais on retrouve des éléments récurrents malgré tout. Pour la plupart des éléments, le résultat est quasi imperceptible. Cependant, avec chaque élément mis bout à bout, la chaîne de mastering donne une dimension totalement nouvelle au master.

table-mixage

Prérequis

Comme indiqué dans la partie précédente, l’étape du mastering est en fin de production. Nous devons donc avoir un fichier son stéréo, correctement mixé et non compressé (le format WAV est le plus communément utilisé). Le rendu doit être agréable sur votre système d’écoute principal. Le mastering devra tenter de reproduire ce rendu (et même l’améliorer), sur n’importe quel système. À noter qu’il est préférable d’avoir un mix avec un volume max entre -3dB et -6dB. C’est ce qu’on appelle la Headroom, qui permet d’augmenter le volume de certaines parties spécifiques du son étape après étape. Pour se faire, nous utiliserons les outils suivants :

Equalisation

Certaines tracks ont des fréquences boostées ou creuses, le mastering va nettoyer, équilibrer et parfois donner une certaine coloration au mix. Il peut également rehausser certains éléments si nécessaire.

Nettoyer la track

La première étape est de vérifier qu’aucune fréquence désagréable n’est présente sur la track. Pour ceci, on utilise un equalizer paramétrique tel que le Fabfilter Pro Q3. Il est également possible, si ce n’est pas déjà fait, de couper les basses et hautes fréquences. Pour cela, placer un low cut entre 20 et 30 Hz et un high cut entre 18 et 20 kHz.
Cette étape peut régulièrement être effectuée en priorité dans la chaîne, mais également après n’importe quel effet faisant ressortir une fréquence parasite.

Colorer la track

Cette étape sera utile plus tard dans la chaîne. Contrairement au nettoyage, on travaille rarement sur un EQ paramétrique. Nous préconisons d’utiliser des equaliseurs à bande tels que le SSL G-Equalizer. Si vous en possédez, un EQ hardware est également une bonne option. L’une des références depuis les années 80 est le Pultec EQP-1A, mais son statut de collector implique un prix bien trop élevé pour le commun des mortels. Mais les alternatives abordables s’inspirant de cet EQ sont nombreuses.

pultec-EQP-1A

Compression

La compression permet de rendre la piste plus uniforme en réduisant d’une part les pics de volume, ainsi qu’en faisant ressortir les parties les plus faibles du son grâce à plusieurs outils.

Glue Compression

“Gluer” le mix, on entend souvent ce terme quand on parle de compression, mais en quoi ça consiste exactement ? Intuitivement, on comprend qu’il s’agit de donner une certaine cohésion au rendu final. On obtient cet effet en appliquant une compression légère (soft knee et ratio de 1,5:1 à 2:1) sur notre track avec une attaque assez longue pour préserver les pics de volume (si tant est qu’ils ne sont pas trop élevés, mais nous verrons ceci plus loin). La release est quant à elle en accord avec le tempo, entre moyenne et longue. Enfin, le threshold doit être réglé de façon à obtenir une compression en sortie entre 0,5 et 1dB. 

Multiband Compression

Cette compression au sein du mastering va permettre de mettre sous contrôle les fréquences du mix. Ceci agit à la fois sur la dynamique et le spectre de fréquence du morceau. Attention donc à ne pas trop compresser certaines places de fréquences, ce qui pourrait altérer l’équilibre des fréquences au sein de la track. 

Après avoir défini les différentes bandes de fréquences en fonction des éléments se trouvant sur ces plages, la compression appliquée sera plus ou moins similaire à celle décrite dans la partie précédente en fonction de la dynamique existante sur chaque bande.

Spatialisation

La spatialisation permet l’élargissement et la meilleure répartition de la stéréo dans le mix. L’image stéréo est habituellement resserrée vers les basses fréquences et élargie (tout en gardant un équilibre entre gauche et droite) vers le haut du spectre. Pour se faire, on utilise un EQ possédant une fonction mid-side tel que le Fabfilter Pro Q3. Attention malgré tout à conserver une bonne compatibilité mono pour votre track. Un plugin tel que le bx-solo de Brainworks peut jouer votre track en mono. Vous pouvez donc vérifier que la spatialisation de votre track n’enlève aucun élément important au son mono. Cette étape est à placer généralement en fin de chaîne. Juste avant le Limiter.

Limitation

A.O.M.-invisible-limiter-g2

Dernière étape de traitement, la limitation permet d’éviter les pics de volume en dessus de 0dB qui pourrait amener de la saturation et une perte de qualité sur le master. Le son doit être aussi peu altéré que possible lors de cette étape qui prend place en toute fin de chaîne. Un plugin référence en limiteur est l’Invisible Limiter G2 de A.O.M.

Dithering

Cette étape intervient lors de la conversion du fichier final en formats plus compressés. Le dithering aide à réduire les artefacts numériques qui peuvent apparaître lors de la réduction de la profondeur de bits, assurant ainsi une qualité sonore maximale.

Doit on faire soi-même le mastering de ses titres ?

Avec toutes ces données en tête, vous pouvez dorénavant vous entraîner à masteriser vos propres titres. Bien entendu, il s’agit d’une compétence difficile à maîtriser. Ne vous attendez pas à réaliser le mastering parfait du premier coup. Cependant, après plusieurs essais, vous devriez pouvoir obtenir un résultat cohérent et agréable à l’écoute. Bien entendu, faire réaliser son mastering par un professionnel reste toujours une solution intéressante pour diverses raisons. Mais le réaliser soi-même a tout autant d’avantages, voyons lesquels. 

Réaliser son mastering soi même

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Avec les outils modernes, la qualité de son a grandement évolué dans nos home studios. Pour un budget raisonnable, nous avons la possibilité de posséder de bonnes enceintes de monitoring, d’excellents plugins (à défaut de hardware) et l’accès à des masters de qualité (qui serviront de Référence track) très facilement. De plus, cela permet d’économiser un certain coût, les mastering effectués par des professionnels revenant entre 60 et 150 € par track. 

Bien entendu, la qualité de l’environnement est encore généralement très loin de studios professionnels. La question à se poser en priorité est donc de connaître l’utilisation finale du master. Si il s’agit d’un son de démo diffusé uniquement en streaming, un mastering en home-studio peut généralement suffire (à condition d’être entraîné au process). Dans le cas contraire, mieux vaut laisser faire un professionnel.

Le mastering par algorithme

Avant de parler du vrai mastering professionnel, il est temps d’ouvrir une parenthèse en ce qui concerne le mastering par algorithme. Popularisé par des plateformes telles que Landr ou E-mastered ou encore par les plugins type Izotope Ozone, ces derniers ont largement contribué à la baisse des coûts du mastering dans notre secteur. Mais est ce vraiment efficace ? Et bien… Oui et non.

Comme on peut s’en douter, les algorithmes d’analyse vont pouvoir déterminer si le spectre audio est rempli de façon à correspondre aux standards du marché. Ils permettront également de contribuer à la Loudness War dont nous parlions plus haut en appliquant un Maximizer (une formule de compression qui va ramener votre son au plus près du 0dB). Ce qui permet de normaliser le volume, encore une fois pour faire correspondre le titre aux standards. Malheureusement, un mastering est très dépendant de chaque titre. Appliquer un traitement standard ne veut donc pas toujours dire que le son en sera amélioré. Certains professionnels s’écartent volontairement de toutes ces guidelines car, comme on le répète régulièrement sur le site, votre meilleur juge, ce sont vos oreilles. Et les pros ont des oreilles extrêmement entraînées. 

Laisser faire un professionnel

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On en vient donc aux bonnes raisons de laisser faire votre mastering par un ingénieur du son professionnel. Comme expliqué ci-dessus, l’humain percevra bien plus facilement les émotions que vous souhaitez laisser transparaître à travers votre morceau, et pourra intensifier le son dans ce sens. De plus, il pourra vous faire un feedback voir corriger lui-même vos potentielles erreurs de mixage. Principalement si vous souhaitez passer par un mastering par stems. Ce dernier sera facturé légèrement plus cher, mais le résultat est plus probant si vous n’êtes pas encore totalement à l’aise avec le mixage.

De plus, si vous avez la possibilité d’être présent en studio durant le mastering de votre titre, l’ingénieur du son pourra vous expliquer le processus utilisé et vous demander votre avis lors de certaines étapes. Ce qui vous permet à la fois d’accumuler une grande quantité de connaissances et de garder malgré tout un certain contrôle sur la vision artistique que vous souhaitez donner à votre titre. Ce qui permet de garder tous les avantages des deux solutions présentées. 

Reste donc le problème du coût. On en revient à la question évoquée précédemment : Quelle sera l’utilisation finale de votre titre ?

Autres domaines et utilisations du mastering

Si le mastering dans le domaine de la musique est le plus connu, et celui qui nous concerne le plus directement, il est utile de connaître également les autres applications fréquentes de celui-ci. 

Cinéma et télévision

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Dans le domaine audiovisuel, l’un des objectifs est bien entendu de normaliser autant que possible la sortie audio, mais il y a également une problématique d’encodage en fonction du support final (Cinéma, DVD/Blu-Ray… ). 

Radio

La radio utilise le mastering de la même manière que la musique. Dans ce cas, le but est de normaliser le volume et la qualité des diverses émissions radiophoniques et de les adapter à celui des musiques diffusées. La piste est masterisée afin éviter d’avoir de grosses variations de volume lors d’un changement de station de radio par l’utilisateur. Le mastering permet également d’avoir une qualité d’écoute correcte. Et cela, quel que soit le système d’écoute sur lequel la station est diffusée.

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